Le design dans les services publics, parlons-en.
Il est délicat pour des équipes de services publics de rédiger des cahiers des charges ou de passer des commandes de design. Et notamment parce que, avouons-le, personne ne sait trop définir ce qu’est le design.
Il paraît compliqué dans ce cadre de statuer si l’on a besoin de design ou d’un∙e designer. Les appels d’offre se résument donc bien souvent au listing de supports identifiables, même si souvent mal appréhendés : logo, supports imprimés, site web…
S’il y a par exemple un domaine que de plus en plus d’institutions intègrent, grâce notamment aux conseils et à la pédagogie sans relâche de nos pairs, c’est celui du design graphique via la commande de chartes d’identité.
Néanmoins, si quelques appels d’offre permettent petit à petit de structurer et d’uniformiser des supports de travail ou de communication, ils sont pensés et émis indépendamment en fonction du support : un jury va statuer sur le choix d’un prestataire pour le logo tandis qu’un autre va s’engager en parallèle avec une agence pour la réalisation du site web.
Les réponses apportées sont alors déconnectées les unes des autres et ne convergent pas vers une même intention, un même discours.
S’ajoutent à cela les aléas inhérents au statut du public : manque de communication et d’échanges entre les institutions, changements de visions politiques qui viennent précipiter ou au contraire remettre en cause des chantiers de transformation (notamment digitales) ; manque d’archives ouvertes ou de transparence autour des projets déjà mis en place, et dont on gagnerait énormément dans le croisement des données ; difficulté d’implanter dans des systèmes quasi-inébranlables de nouvelles façons de travailler… Mais il s’agit là d’une toute autre (vaste) problématique.