I. Cocorico, dit le lapin !
Souvent mes interlocuteurices rigolent quand je leur montre fièrement mon Nabaztag : “T’as encore ce truc ? Ça date de l’ancien millénaire !”
Alors non, le lapin n’est pas aussi vieux. Si l’espérance de vie de l’animal dont il s’inspire se situe entre huit et dix, force est de constater que du haut de ses vingt ans, Nabaztag est toujours en pleine forme.
Et ça ne pourrait pas en être autrement : véritable icône du numérique et précurseur des objets connectés, le Nabaztag d’Olivier Mevel et Rafi Haladjian devient l’étendard français des entreprise tech à succès des années 2000.
Le monde entier nous envie ce drôle d’animal qui danse, chante, discute et brille. Nabaztag rend en plus un nouveau service jusqu’alors impossible : prévenir ses utilisateurices qu’iels avaient reçu un mail sans qu’iels aient à se connecter sur leur boîte de réception depuis leur ordinateur de bureau (probablement Outlook sous Windows 7 XP à l’époque).
Pensez donc ! Nabaztag a 5 ans d’avance par rapport à l’iphone de Steve Jobs et son système de push tactile révolutionnaire. Et c’est ainsi qu’en parallèle des 150 000 exemplaires vendus, il devient l’incarnation de l’innovation à la française, à tel point qu’il rejoint, dans le livre “Design, hier, aujourd’hui et demain” d’Elisabeth Couturier, les créations de Philippe Starck ou encore celles d’Ora Ito dans la section “Fers de lance” du design contemporain national .
Celleux qui me connaissent savent je que je ne souligne pas ce succès par élan patriote, mais plutôt pour associer au Nabaztag l’adjectif “French Touch” (en référence à la French Touch de Ed Banger Records) qui je trouve lui correspond bien mieux : il y avait, à cette époque, tellement d’envie de faire exister en ce monde des choses joyeuses, belles et improductives que le lapin y a donc naturellement trouvé sa place.