Logos : je t’aime, moi non plus.
Ce n’est pas nouveau : on aime nos logos. On aime les afficher sur nos accessoires comme signe d’appartenance à une tribu, on aime les détourner, on aime les critiquer, ou les chercher dans d’autres formes parfois.
Ils sont si importants qu’ils nous servent de repères spatio-temporels dans des univers de sciences-fiction, notamment parce qu’ils véhiculent énormément d‘informations à la fois : à travers leur présence et leur aspect, on arrive à situer l’action dans une époque et un contexte social.
Pour prendre l’exemple de Blade Runner, la présence de Coca-cola dans les scènes d’exposition indique en quelques secondes que l’univers est un mélange mondialisé de toutes les cultures terrestres, mondialisation sans doute accélérée par la prise de pouvoir (soft power) de certaines grandes marques ou entreprises, qui à présent contrôlent à elles seules plusieurs aspects du quotidien. En prenant plus de recul, les placements de logos nous renseignent aussi sur la date de sortie du film : entre 1982 et 2018, le logo de Coca-Cola a évolué.
Les logos font désormais partie intégrante de nos vies. Ils participent au dessin de générations entières, et, par conséquent, à la nostalgie des décennies passées. Ou à la nostalgie tout court. Leurs refontes nous émeuvent d’autant plus qu’elles nous confrontent à ce qu’était “l’avant”.
Les marques et entreprises qui prennent la décision de modifier leur logo en ont conscience et le portent souvent comme étendard de leur contemporanéité. Or aujourd’hui, la question des logos et de l’image de marque est indissociable des nouveaux modèles d’entreprises.